(A ce rythme, il bâtira les collines de l’émergence)
Eric Tchiakpè
La nouvelle trouvaille de Boni Yayi, depuis maintenant quelques semaines, et qui, comme une estafette, le fait courir d’Est en Ouest et du Sud au Nord, est la pose des premières pierres. Une activité qui connait ces derniers jours un regain d’intérêts aux yeux du chef de l’Etat béninois. En effet, à peine a-t-il posé sa valise, de retour de l’éprouvant et humiliant voyage de Tripoli en Libye, que le président de la République a repris son bâton de pèlerin pour s’adonner à ce qui peut-être considéré comme sa nouvelle activité favorite. Djidjè, c’est la dernière destination en date pour la pose d’une première pierre pour un obscur projet qui ne verra sans aucun doute pas le jour sous la présente mandature présidentielle. Ce qui n’est pas sans rappeler la fumeuse pose de première pierre du carrefour de Dassa qui fait actuellement débat au sein des cadres de la localité. Si les pros Yayi trouvent l’idée géniale, on ne sait pourquoi, les anti Yayi, quant à eux, se demandent si ce n’est pas une plaisanterie de mauvais goût que de poser une première pierre pour la réfection d’une infrastructure déjà existante, qui plus est, avant la ratification de l’accord de prêt devant servir au financement de l’édifice. Ces derniers pointent du doigt la ruse politicienne qui sous-tend cette cérémonie qui n’a de sens que parce qu’elle donne l’impression aux ressortissants de la localité que quelque chose va être fait pour eux. les réflexions les plus amères font état de ce qu’il est évident que ce n’est pas à la veille de la clôture de la mandature de Yayi que cette pose devait se faire si tant est que le chef de l’Etat avait l’intention de faire quelque chose. Les auteurs de ces réflexions en déduisent donc qu’il ne s’agit ni plus ni moins que d’une promesse de campagne, en première pierre, posée pour attraper les nigauds. Mais n’en déplaisent aux antis Yayi, le chef de l’Etat a lui un calendrier bien chargé dans le registre des poses de première pierre. Car de toute évidence, il a fait l’option d’en poser partout où il n’a pu rien faire durant les 5 ans passés à la Marina. On en déduira que c’est sa nouvelle arme pour conquérir les foules. Un petit chantage électoral qui ne dit pas son nom, du genre : « vous avez intérêt à voter pour moi si vous voulez que je réalise un jour ce projet ». Si certains mordent encore à l’appât, il faut reconnaitre que la majorité des Béninois a compris que les premières pierres annoncent très souvent les ‘’éléphanteaux blancs’’ et que le bien ne fait pas du bruit, surtout pas le vacarme médiatique qui entoure la pose de ces fameuses premières pierres.