Constant GBOWELE
Venu pour son opération de charme dans la cité des Houégbajavi le week-end dernier, le prince du Changement a dû détaler pour sauver sa tête. En effet profitant de la cérémonie de lancement officiel de la 7 e édition du festival international du Danxomè, Boni Yayi s’est rendu à la tête d’une forte délégation gouvernementale dans la ville historique d’Abomey pour jauger sa popularité. Seulement sur le coup, il a manqué d’élégance et très tôt il a franchi le cap qu’il ne fallait jamais franchir dans une ville comme c’elle d’Abomey, celui de survoler le palais royal qui abrite tous les couvents fétiches. Cette bêtise commise, la délégation présidentielle est alors passé à côté de la réalité. A sa descente même accompagné de l’emblématique famille Soglo, le chef de l’Etat n’a plus eu droit à l’ovation populaire qu’il croyait avoir. Malgré la demande de son chef de protocole qui faisant de grands gestes pour demander aux populations d’acclamer le chef de l’Etat, la délégation n’a pas eu droit aux sourires et rires des Houégbadjavi qui n’ont pas perdu du temps à manifester leur indignation. Partout dans la foule ça a grogné. Beaucoup se sont demandé en quoi la présence de Yayi était nécessaire sur les lieux. Et comme si cela ne suffisait pas, c’est un vent violant qui s’est mis à souffler pour l’obliger à quitter les lieux. Juste après les allocutions du maire, de son homologue européen du président du comité d’organisation, du premier adjoint au maire de Cotonou et du ministre Ahanhanzo, venu de nulle part ce vent est venu mettre fin au protocole officiel enlevant bâches et les charpentes de fer qui les portaient. Obligé, Boni Yayi a du oublier son oiseau voulant sur les lieux pour sauter dans le premier véhicule que ses éléments sont venus garer devant lui. Visiblement contentes, les populations se sont alors mises à chanter les louanges et la gloire de leurs rois qui disent-ils venaient une fois encore démontrer que le calebasse de Dada houégbaja est fermé et que nul n’a le droit de chercher voir dedans même s’il se fait que celui-ci est un prince du Changement ou un président. Le cortège présidentiel disparu en trompe, le vent s’est calmé et l’évènement a poursuivi son cours normal de déroulement avec le défilé des adeptes vodouns sur pas des danses culturelles et cultuelles du royaume de danxomè. Ayant alors compris que leur présence à cette fête a commencé par gêner, Boni Yayi et ses ministres ont vite fait d’oublier leur désir de se faire plaisir le soir à travers une soirée culturelle comme ils auraient souhaité.