Laurent yovo
Depuis quelques jours, le mercure a monté d’un cran dans la cité historique de Nikki. Tout comme le printemps arabe en Egypte où les jeunes se sont mobilisés pour dire non à ce qu’ils estiment être la politique d’exclusion et d’injustice sociale mise en place par le gouvernement de Boni Yayi qui met en danger plus de huit cent emplois dans la commune. En effet, depuis quelques années déjà, pour des raisons que le commun des béninois ignorent, il a été décidé d’écarter l’usine MCI des opérations d’égrainage de coton. Conséquence, les nombreux jeunes qui y travaillent se sont retrouvés en chômage technique. On en était là quand à la veille des présidentielles, le chef de l’Etat alors candidat à sa propre succession en campagne dans la localité a promis qu’une fois élu, que des consignes seront donnés pour la relance des activités de cette usine. Devant les milliers de personnes qui ont fait le déplacement ce jour, le président Boni Yayi a alors lâché la formule qu’il fallait pour le rayonnement des visages. Chose curieuse, quelques mois seulement après son élection, les choses n’ont pas changé. Pire, depuis le samedi 26 novembre 2011, l’usine d’égrenage de coton de Nikki est encerclée par des hommes en uniformes. Et leur mission serait d’empêcher les producteurs de livrer à cette usine du coton pour le compte de la campagne de commercialisation du coton qui est en cours. De sources généralement informées, cette crise qui met aux prises le Groupe Marlan’s de l’opérateur économique Béninois, Martin Rodriguez, et d’autres acteurs de la filière coton risque de prendre une autre tournure à compter de ce vendredi. Car, les jeunes qui n’arrivaient qu’à joindre les deux bouts qu’à travers le fonctionnement de cette usine seraient entrain de s’organiser pour dire non à l’injustice sociale. Ressortissant des communes tels que Pèrèrè, Ségbana, Kouandé et Banikoara ils seraient des milliers à descendre dans les rues de Nikki ce vendredi pour à travers une marche de protestation rappeler au gouvernement de la Refondation que pour un réel partage de la prospérité il urge que qu’il autorise l’ouverture des portes de cette usine qui emploie plus de huit cent jeunes.