Camille Segnigbindé (stag)
Hier mercredi 7 septembre, un douanier s‘est fait bastonner par les trafiquants d’essence frelaté dont la base se situe au bord du lac Nokoué à Menontin. Qu’il vous souvienne, depuis le premier quinquennat du president Boni Yayi, son gouvernement a voulu arrêter le trafic de l’essence frelatée, communément appelé « Kpayo » mais sans succés. Mais à défaut de ne pas pouvoir empêcher ce commerce, le pouvoir en place a pris un décret interdisant aux véhicules transporteurs d’essence frelaté de circuler en pleine journée. C’est cette décision que le douanier a voulu appliquer sans bien faire attention au piège qui l’attendait. En effet, le douanier passait devant le carrefour du collège Martin Lutter King quand il aperçut un mini bus rempli de bidons de cinquante litre d’essence frelatée. Imbu du sens de devoir, il n’hésita pas à se mettre aux trousses de celui-ci. Mais le chauffard l’ayant vu, n’a eu d’autre choix que de se retourner vers la base où se trouvaient naturellement des femmes et des hommes qui attendaient sans doute leurs « marchandises » qui devraient venir par le lac Nokoué par leur collaborateur. Quand ils aperçurent le mini bus pourchassé par le douanier, ils se ruèrent sur ce dernier pour sauver la peau du leur. Heureusement, le douanier était accompagné de quelques civiles communément appelés Clébés qui l’aident dans son exercice quotidien. Ceux-ci firent alors de leur mieux pour sauver leur chef avant de faire appel aux Bac et aux Raid qui n’ont pas marchandé leur disponibilité à leur frère d’arme. Descendues sur le terrain, ces forces de l’ordre ont réussi à sauver le disciple de saint Mathieu des griffes de ces vils individus avant de procéder à l’arrestation de quelques uns d’entre eux qui n’ont pas eu la vigilance de prendre la clé des champs. Il est à noter que c’est la deuxième fois que les agents de la douane se voient agresser en moins d’une semaine. Cet acte d’incivisme vient remettre sur le tapis l’épineuse question de la lutte contre le trafic de ce liquide, quoiqu’on dise, précieux et indispensable aux Béninois. Par ailleurs, les différents responsables en charge de la sécurité des Béninois, le Président de la République en premier, devront redoubler plus d’ardeur et définir de nouvelles stratégies de lutte pour que chacun y trouve son compte.