(Même Rachidi Gbadamassi a perdu le contrôle de la situation)
Laurent YOVO
Au fur et à mesure qu’on s’approche des échéances électorales de 2011, les choses se compliquent d’avantage pour le prince du Changement, le docteur Boni Yayi et ses éléments dans ce qu’ils pensaient être leur fief électoral. En effet, aujourd’hui à Parakou comme dans bon nombre de communes des départements du Borgou et de l’Alibori, la tendance a totalement changé. La popularité de Boni Yayi a tellement pris des coups qu’on se demande si les résultats des dernières consultations électorales ont vraiment reflété la vérité des urnes. Et pour cause, malgré que la plupart de ces communes ont à leur tête des maires Fcbe, la tendance n’est plus du tout Yayi. C’est à loisir que les populations affirment aujourd’hui avoir tourné la page du Changement qui, pour elles, ne les auraient rien apporté. A Parakou même avec l’arrivé de Rachidi Gbadamassi les choses n’ont pas changé. Au contraire, c’est maintenant qu’on assiste au pire, parlant de la popularité du l’ex-homme fort de la Boad. A part le point névralgique de la ville, Yarakin et Yéboubéri qui a depuis longtemps choisi son camp, il se fait que les autres quartiers populaires comme Banikanni, Alagare, Dépôt et même Guiman pour ne citer que ceux-là ont eux aussi changé de langage. A l’heure actuelle, la situation semble totalement échapper à Boni Yayi et sa coordination Fcbe totalement divisée par des guerres de leadership et des querelles de personnes. Même Rachidi Gbadamassi peine toujours à retrouver sa popularité. Pour l’heure, il reste l’ombre de lui-même. Ses descentes ne font plus l’objet de grandes mobilisations populaires et même sa stratégie de débarquer sur les lieux de rassemblement populaire avec un peu de retard n’a plus d’effet. A peine il arrive à arracher les ovations d’une dizaine de personnes. Au regard de l’indifférence qu’ont affiché les populations lors de ses deux derniers tests de popularité notamment lors de la cérémonie de lancement officiel des travaux de la grande mosquée de la ville et lors de la célébration de la journée internationale de la femme à Parakou il y a quelques jours, on peut affirmer sans risque de se tromper que l’ancien maire s’est fait beaucoup plus de mal qu’il croyait en fait aux autres en rejoignant la mouvance. La situation est devenue tel qu’on doit prendre au sérieux le travail qu’abattent sur le terrain, l’Etat major du Rdi Anfani qui sans aucune exagération passe pour la formation politique la plus porté dans la huitième circonscription. Malgré la démission de son président, cette jeune formation politique gagne sérieusement du terrain. A côté, il faut reconnaître aux lieutenants de Abt leur dynamisme. Tapis dans l’ombre, le président de l’Ufd, Georges Sacca et les siens font eux aussi un travail de fourmis. Et pour preuve, à l’université de Parakou comme dans les marchés, le mouvement s’est totalement imposé. En fin stratège politique, le prince de Nikki passe désormais des journées très chargées pendant ses séjours qu’il ne cesse de multiplier ces derniers temps. Si ce n’est pas les jeunes ou les femmes de Parakou qui défilent toute la journée, ce sont les associations des couches socioprofessionnelles ou des délégations des autres communes du Borgou et de l’Alibori qui lui tiennent quotidiennement compagnie. Comme unis dans une logique de prouver à Boni Yayi et ses pseudos politiciens que les communes du nord ne sont pas la chasse gardée du Changement, ces leaders politiques ont tout fait pour faire tomber le mythe de l’homme au pouvoir dans la localité. Même les analphabètes sont acquis à leurs causes. Et voilà qui devient clair, 2011 s’annonce très difficile pour le Changement qui malheureusement perd tout le temps devant le piège de la Lépi que l’opposition lui a tendu.