Annie Léwan
Il n’est plus un secret que la composition de l’équipe gouvernementale qui devrait conduire Boni Yayi en 2011 peine à être composée. Partie pour être mise à jour dans les jours qui suivirent les communales, voilà 2ans bientôt que l’affaire est remise à demain sans que rien ne laisse présager d’une fin prochaine des spéculations. Et pour cause, la chose n’est pas si aisée qu’elle n’y parait. Si faire sortir des ministres du gouvernement est relativement facile, il n’en est pas de même pour ce qui est de les remplacer. En effet, comment trouver des hommes et des femmes acquis à sa cause pour suppléer au départ de ses anciens collaborateurs. Parti pour faire appel à des éléments issus de tous les horizons politiques, il se trouve que les personnes susceptibles de faire l’affaire dans l’opposition n’ont pas forcément envie de faire du chemin avec le chef de l’Etat. A leur décharge, les aventures ambiguës menées par des ministres propres amis du Changement mais débarqués dans des conditions plus ou moins sujettes à caution. A cela il faut ajouter que la proximité des élections, et l’expérience pratique du chef de l’Etat n’incitent pas à s’engager sans un minimum de garantie. Or la garantie c’est ce qui manque le plus en politique. Est-ce qui pousse l’honorable Valentin Aditi Houdé à rejeter les avances répétées et insistantes de Yayi ? En effet, l’ancien ministre de Mathieu Kérékou est journellement l’objet de sollicitation de la part du chef de l’Etat. Il faut dire que le patron du Rpr, a derrière lui un des fiefs les plus importants et est régulièrement élu par les siens, depuis plusieurs mandatures. Sans compter que la commune de Zè demeure l’un des viviers électoraux les plus importants du département de l’Atlantique. Celui qui tient cette commune du département peut valablement espérer engranger des points importants sur l’échiquier électoral national. Ainsi tout calcul fait, il est préférable de l’avoir avec soi que de le laisser dans l’opposition où il est visiblement. On comprend donc l’intérêt accru de Boni Yayi à vouloir en faire un allié à moins de douze mois de la présidentielle. Seulement entre ces deux hommes, existe un contentieux issu de la dernière présidentielle où Valentin Aditi Houdé n’avait pas hésité à prendre fait et cause pour le candidat Yayi. Quelques mois après, le torchon brûlait entre les deux hommes pour ne plus jamais véritablement s’éteindre. La question qui se pose est de savoir si le député de Zè renouera avec le Président de la République.