Innovation. Etymologie : du latin in, dans et novare, rendre nouveau, renouveler, refaire, restaurer, transformer, changer, innover. L'innovation est l'action d'innover, c'est-à-dire d'introduire quelque chose de nouveau en terme d'usage, de coutume, de croyance, de système scientifique...
Les Béninois ne chôment pas dans ce domaine. Même si nous n’avons pas encore inventé un avion, nous sommes bons en bricolage. Même si nous n’avons pas Einstein, nous avons de véritables penseurs. Même si nous n’avons pas Bill Gates ou Steve jobs, nous ne donnons pas de repos à notre cerveau. Même si nous n’avons pas de domaine de prédiction, avec Dieu et les Mânes des ancêtres, nous avons fini avec l’innovation. Innovation est trop dans ce pays. Elle y a élu domicile si bien que le mot même a peur de quitter ce pays pour un autre. Tout est bon pour innover. La marche est une bonne trouvaille. Béninois a tué la marche. Pas pour avoir une bonne santé mais pour soigner ses entrailles. Le ventre ! Voilà ce qui fait les marcheurs par ici. Il n’est pas question de Jeux Olympiques de Rio 2016, mais de marche pour se faire remarquer. Faire le buzz afin de se remplir les poches.
Sous Boni Yayi, on avait des marches pour un culte de personnalité sans pareil. Et puis, des marcheurs professionnels avaient le vent en poupe parce qu’ils savaient comment faire travailler leur cerveau pour amener le boss à tendre la main. Aujourd’hui, c’est une autre classe qui se dessine à l’horizon. Une classe prête a dévoué l’initiative de Idrissou Souley qui a parcouru près de 500 km à pied pour assister à la cérémonie d’investiture de Patrice Talon à Porto-Novo avant de le rencontrer en personne. Depuis quelques jours, un autre marcheur, Hermann Kokou pour annoncer une république des marcheurs quémandeurs. « Monkeys see monkeys do » disent les Anglais. Une fois que cela a marché pour l'un, l'autre se dit que c'est possible pour lui de se faire de l'argent. Si Idrissou Souley a pu avoir tous ces cadeaux avec rien qu'avec une marche, en faire pourrait procurer les mêmes avantages. Une sorte de: « dans les conditions normales de température et de pression… ». Voilà ce que disent certaines personnes en panne d'inspiration et surtout partisans du moindre effort. N’y a-t-il pas autre chose pour se faire un nom dans ce pays ou cet État voyou selon l'autre ? Afin que la voyoucratie ne continue d'être partagée, il faille vite décourager par tous les moyens ces initiatives saugrenues. Si Kokou obtient gain de cause, qu'on s'attende à dresser le tapis rouge à d'autres marcheurs quémandeurs qui n’ont de cerveau que leur seul ventre. Il ne faut encourager ce qu’on ne pourra pas entretenir continuellement.
Si le show du marcheur de l'investiture a été apprécié à sa juste valeur, Kokou s'illustre comme un marcheur d'une cause perdue avec les concours annulés qu’il porte sur la tête ou plutôt au dos. Sa cause n’est pas noble pour mériter du soutien. Le bon sens aurait été de soutenir le gouvernement ou demander à ce que ce dernier organise au plus vite de nouveaux concours plus clean. Ce qui va permettre de juguler aussi vite la masse sans cesse croissante des sans-emplois et chômeurs. Voilà ce qu'on peut saluer. Mais entendre autre chose par rapport à ces concours, on a directement la nausée.
On peut aussi avoir des Einstein, Latimer, Gates, Jobs, car comme le disait quelqu'un, « Aucune race ne possède le monopole de la beauté et de l'intelligence ». Alors, faisons évoluer l’innovation !