Annie Léwan
L’opérateur historique Bénin télécom est toujours dans l’œil du cyclone. Longtemps annoncée, sa vente ne serait plus qu’une question d’heures aux dernières nouvelles. En effet, depuis quelques jours, la cession du principal opérateur des télécommunications au Bénin, fait couler beaucoup d’encre et de salive. Alors que les syndicats tentent de comprendre les tenants et les aboutissants de la vente programmée de leur entreprise, se joue dans des sphères hautement mafieuses le sort de ladite société.
Si la vente de Bénin Télécom est aujourd’hui inévitable, la question reste de savoir qui en sera le prochain propriétaire. Selon nos sources, c’est à ce niveau que les choses s’enlisent. Sous d’autres cieux la question n’aurait jamais été posée tant que processus de vente officielle n’ait été officiellement lancée. Mais il se trouve que nous sommes au Bénin et que depuis longtemps, trois cadres véreux, non des moindres, ont donné leur accord moyennant d’importantes sommes en pot de vin pour la vente de cette société. Alors qu’ils allaient passer à la vente illicite sous forme de consultation restreinte, les premiers signaux de contestations sont venus refroidir tout le monde et refreiner les ardeurs de bradeurs. C’est dans cette foulée que d’autres opérateurs ont manifesté leur intérêt pour l’acquisition de Bénin télécom.
Ce qui en toute logique devrait donner lieu à un appel d’offre. Redoutant les implications d’une telle démarche dans les conditions de transparence normale, les corrompus qui ont encaissé pour la vente de Bénin Télécom plus de 2 milliards ont entrepris de tout faire pour dépiter les éventuelles acheteurs. Seulement leur démarche de dilatoire se trouve contraint par la montée en puissance de la contestation des employés qui à la faveur de plusieurs rencontres et conciliabules ont décidé s’opposer à la vente dans de telles conditions d’une partie de leur histoire.