Il est difficile de réveiller celui qui ne dort pas. Profitant de l’audience à elle accordée hier par le chef de l’Etat, les amis de Bruno Amoussou et de Adrien Houngbédji ont voulu apporter une solution au gouffre qu’est la version de Lépi dans laquelle nous entrons tout droit. Bruno Amoussou, Lazare Sèhouéto et les autres, après analyse de la situation et pour une Lépi républicaine, ont suggéré à Boni Yayi de faire arrêter les opérations. Ainsi, pour qu’au travers d’une évaluation qui tiendra lieu de diagnostic, une thérapie de choc soit apportée au processus de réalisation de la Lépi. Et sachant bien qui est Boni Yayi, l’Un a insisté pour qu’on ne se retrouve pas dans une situation où une partie aura la vilaine faveur d’être juge et partie ; que cette opération d’évaluation soit confiée à la Mirena. A toutes ces propositions, le chef de l’Etat, sans élever d’objection à la question d’évaluation, n’a tout de même pas voulu se prononcer de façon claire sur l’institution à laquelle sera confiée l’évaluation à savoir : entre la Mirena et la Cps. A peine l’Un prenait congé de lui qu’il a affiché ses vraies intentions. Il reçut la société civile qu’il a prit sciemment le soin de coupler avec la Cps. Objectif : Dévoiler un des segments de l’entretien qu’il venait d’avoir avec l’Un afin de susciter de ses amis une réaction derrière laquelle il pourra se réfugier pour glisser la couleuvre. En effet, le chef de l’Etat a précisé à la société civile, elle, favorable à l’évaluation, la requête de l’Un de confier cette démarche à la Mirena. Et lorsqu’on sait que Epiphane Quenum, grand patron de la Cps, faisait récemment injonction aux responsables de la Mirena de ne plus intervenir sur les médias sans permission, on peut comprendre aisément la suite que Boni Yayi veut donner aux choses. Et le fait d’avoir prévu de rencontrer les patrons de sa mouvance (Umpp et Fcbe) pour boucler la boucle est évocateur de la position finale de Boni Yayi. Le chef de l’Etat voulait simplement se donner bonne conscience en ayant dans le lot des différentes entités qu’il a reçues au sujet de cette affaire de Lépi, des gens de sa famille pour valider ce qu’il veut faire. Et ce n’est pas ses insinuations devant l’Un qui prouvent le contraire. Quand Boni Yayi dit devant Amoussou, Houngbédji , Sèhouéto et les autres qu’il ne veut pas du tout s’immixer dans ce processus de la Lépi, on se demande qui envoie ses ministres vulgariser la Lépi dans les contrées les plus reculées du Bénin et qui a lancé le processus, ceci bien que l’opposition à la faveur d’une sortie mettait en garde sur le danger que représente la Lépi lancée sous cette forme. A moins que le mot immixtion ait d’autres sens au palais de la présidence que le Robert et le Larousse auront à apprendre. C’est clair que l’invitation faite à l’Un pour parler de la Lépi et la forte médiatisation qui en a suivie font partie des jockers de Yayi pour endormir aussi bien la classe politique et les partenaires à la réalisation de la Lépi, afin de continuer à faire les choses comme il l’a déjà commencé. Un saupoudrage qui lui permettra de sauver ses arrières et fait croire aux âmes faibles qu’il a tenté de donner un caractère consensuel à ‘’sa’’ Lépi
Aboubakar TAKOU