(Ils veulent vendre Bénin Télécom à leurs copains)
Il ne fait pas bon d’être usager de téléphone mobile, d’internet ou même de téléphone conventionnel dans le septentrion. Le moins qu’on puisse dire est que cela s’avère même lourd et désagréable. Donc une panne sur le support de Bénin Télécom S.A l’opérateur historique. Il faut dire à cet effet que depuis environ un mois ce sont des pannes à répétitions imputées à la rupture de la fibre optique reliant Cotonou à Parakou.
Sidick Bagoudou
Les pannes sur le réseau de fibre optique reliant Cotonou à Parakou sont désormais monnaies courantes. Pour les usagers des services de l’opérateur historique, Bénin Télécom, chaque jour est plus pénible que la veille. Internet, le téléphone filaire et conventionnel, le Gsm, bref plus rien ne fonctionne convenablement dans cette partie du pays. Les choses se sont empirées depuis l’annonce de la vente de l’entreprise. Les personnes pour qui l’usage de ces moyens de télécommunication est une nécessité professionnelle, comme les hommes d’affaires et autres traders, la situation est plutôt grave.
Les explications, fournies pour justifier ces fréquentes pannes arguent la rupture de la fibre optique. Toujours le même argument qui revient depuis environ un mois et ce, semaine après semaine. C’est à croire que personne ne connaît réellement ce qui entraîne ces coupures répétées. Pour les abonnés des réseaux BbCom et Moov, il n’y a aucun doute, c’est une conspiration ourdie contre leur réseau en ce moment où la question de la privatisation de l’opérateur historique est à l’ordre du jour. C’est du moins ce qu’ils laissent entendre lorsque vous leur tendez le micro. Les plus perspicaces d’entre eux n’hésitent pas à invoquer un plan monté de toute pièce pour décourager d’une part les abonnés, de l’autre les promoteurs de ces deux réseaux de téléphone mobile qui seraient intéressés par le rachat de Bénin Télécom. C’est à ce titre qu’ils en appellent à l’arbitrage du chef de l’Etat, dont la neutralité n’est pas si évidente, afin qu’il interpelle le ministre Désiré Adadja et le Directeur Général de Bénin Télécom Sa, M. Patrick Bénon. Ces deux responsables dont les agissements tendent à indiquer un complot dont le dessein est de décourager tout repreneur sérieux à s’intéresser en vue de faciliter le rachat de l’entreprise par leurs amis.
Dans un pays en voie de développement comme le Bénin, où nous manquons de presque tout, il est impérieux que certaines règles entourant la vente d’entreprise de cette nature et employant autant de personnes soient respectées. Si en plus du fait que les employés de l’opérateur historique grognent et ne sont pas d’accord avec les conditions de privatisation et les délais arrêtés pour cette vente, il faut que certains par des manœuvres sournoises dévaluent l’entreprise, il y a fort à faire. Ailleurs sous d’autres cieux, des commissions d’enquêtes auraient été mises sur pied et les responsabilités définies pour déterminer les raisons de ces coupures répétées et si collusion il y avait entre d’éventuels repreneurs et les responsables précédemment cités, punir. Or il y a que nous sommes sous le régime du Changement où tout les travers sont permis. Boni Yayi en sa qualité de chef d’Etat semble tellement préoccupé par les batailles politiques sans enjeu réel, qu’il a ouvert le boulevard à toutes sortes d’exactions. D’ailleurs à propos de la privatisation de Bénin télécom S.A, alors que sous Kérékou le minimum requis pour traiter un tel dossier est de 6 mois, il y a ici une précipitation sans précédent qui met tout le monde dans l’embarras. Juste un mois pour vendre Bénin Télécom SA et pas plus. Difficile alors de ne pas pointer du doigt la responsabilité du chef de l’Etat dans cet imbroglio. Un repreneur sérieux ne devrait pouvoir se prononcer dans un délai aussi court, pour une entreprise pesant en termes de chiffre d’affaires et d’actifs, aussi lourds. Or c’est visiblement ce que le trio Yayi-Benon-Adadja s’apprête à faire en milieu de 21èm siècle, au nez et à la barbe du peuple.