La Liste électorale permanente informatisée (Lépi) est selon la Cour constitutionnelle l’unique liste qui sera utilisée pour les prochaines joutes électorales. Les décisions de la Cour étant sans recours, il va s’en dire que les Béninois sont contraints à l’utilisation de la Lépi comme liste électorale pour les élections de 2011. Mais la Lépi telle qu’elle se réalise actuellement peut-elle permettre l’organisation d’élections crédibles ? A l’étape actuelle, a-t-elle prise en compte tous les Béninois concernés ? A ces interrogations, il faut bien répondre par la négation. Pour cause, depuis le début du processus, vu son importance, l’Union fait la Nation et l’ensemble des organisations de la société civile se sont levés pour relever les dysfonctionnements qu’elle contenait et ont demandé que les irrégularités soient corrigées afin qu’à terme, elle ne soit pas une liste objet de contestations postélectorales. En dépit de ces ratés observés, le gouvernement n’avait pas voulu entendre raison et a continué la marche forcée vers la réalisation de la Lépi. Il a fallu l’insistance des forces de l’opposition et de la société civile pour que le régime du Changement se décide à corriger certains dysfonctionnements qui sautent à l’œil. C’est dans ces conditions de suspicion au sein de la population que certaines phases de la Lépi ont été lancées, ce qui a fait que certains compatriotes ont fait montre d’une certaine réticence pour aller se faire enregistrer. Mieux, les inondations qu’il y a eues en saison pluvieuse, ont rendu la vie difficile aux populations et par ricochet les ont empêché de prendre part à l’ensemble du processus. Une enquête menée auprès des différents organes chargés de la réalisation de la Lépi a permis de comprendre que plus 1.500.000 Béninois ne se sont pas encore fait enregistrer. C’est dans ces conditions que la Cps a prévu finir le processus au plus tard le 1er février et le chef de l’Etat vient aussi de convoquer le corps électoral pour le 27 février 2011. Vu l’importance que revêt la Lépi et le fait qu’elle a une validité de 10 ans, il convient de mettre tous les moyens en œuvre afin que tous les Béninois en âge de se faire enregistrer, le fassent pour ne pas se sentir exclus. Pour ce faire, la Mirena et la Cps doivent nécessairement prolonger le délai afin que les Béninois en âge de voter puissent accomplir leur devoir citoyen et que la paix tant souhaitée puisse continuer à régner. C’est un impératif si on veut vraiment consolider la démocratie.