Eric Tchiakpè
A chacun son style de conquête ou de conservation du pouvoir doit-on dire après analyse des postures prises par les acteurs majeurs de la prochaine présidentielle. Ces derniers mois, les choses tendent à se faire plus précises quant à la façon dont les aspirants à la magistrature suprême ou les supposés comme tels, comptent procéder pour s’emparer du Saint Graal. En effet, tandis que Boni Yayi écume les rues à pied, à zem ou en footing à la recherche évidente de l’approbation et en posture d’homme du peuple, son adversaire naturel, Adrien Houngbédji, candidat désigné de la plus grosse machine politique qui ait jamais existée, l’Union fait la nation, choisit pour sa part les bureaux feutrés des chancelleries, les palais de puissants alliés frontaliers ou coloniaux et financiers pour réunir les moyens financiers, stratégiques et humains pour se mettre en pôle position le moment venu. Le dernier, mais pas le moindre, de ce qui peut-être considéré comme le trio de tête, quant à lui procède par récupération de grands électeurs ou de têtes de ponts électorales. Si dans la pratique ces différentes options se traduisent chez Boni Yayi par des attitudes défiant l’ordinaire et flirtant négligemment avec le populisme, chez maitre Adrien Houngbédji à contrario, se dégage un air, tantinet lointain des réalités quotidiennes des Béninois, assimilable à s’y méprendre à une déconnexion avec la réalité du citoyen lambda. L’autre financier, dont la candidature ne souffre d’aucune ambigüité, Abdoulaye Bio Tchané donne l’impression de reconstruire, dans sa quête, une partie de l’histoire récente de notre pays en repêchant les hommes qui ont creusé les sillons de l’époque Kérékou. Puissants alliés( ?) hier et probablement utiles aujourd’hui pour occuper un terrain sur lequel il n’est pas forcément et toujours présent, pour des raisons évidentes. C’est en partie dans cette étoffe que se recrutent certaines figures de proue du mouvement portant sa candidature. Aux dernières nouvelles et au bout de la ligne du patron de la Boad, un député G13, ancien ministre de Kérékou et fils de Zè, Valentin Houdé vient conforter la méthode d’approche du camp Abt. Il n’est pas dit qu’une méthode est meilleure, mais il est certain qu’il y en aura une qui paiera et deux qui échoueront.