Le gouvernement du président Boni Yayi vient de surseoir à cette décision de suspension des accessoires de salaires à savoir primes et indemnités dans les services et offices publics. Un pas en avant, deux pas en arrière, c’est comme cela que l’on peut interpréter chaque confrontation ou bras de fer entre le politique et les centrales et confédérations syndicales. Et pour cause, quand le gouvernement prend une décision qui amène les syndicalistes à faire peser des menaces de grèves et de paralysie du pays, il se rétracte illico presto comme s’il ne savait pas qu’il fallait des concertations avant la prise de toute décision concernant les travailleurs. C’est justement à ce niveau que le nœud du problème qui fait que le gouvernement revient sur ses décisions. Or, le problème est simple. Ce n’est pas que les décisions du gouvernement sont mauvaises en elles mais c’est le fait qu’on les prenne unilatéralement qui choque et fait que les syndicalistes refusent d’avaler ces couleuvres dont l’acceptation n’augure rien de bon pour eux. En effet, pour ces syndicalistes, accepter de pareilles décisions sans qu’elles n’aient fait l’objet de discussions lors des rencontres de négociations avec le gouvernement, peut faire cas d’école et il sera difficile d’y remédier. Voilà pourquoi il y a toujours une levée de boucliers quand des décisions du genre surgissent comme de nulle part. Donc, s’il en est ainsi c’est à cause du gouvernement qui ne veut pas changer sa manière de faire malgré les incessants reproches à lui faits. Autrement dit, on est dans un dialogue de sourds laissant libre cours à la politique de «un pas en avant, deux pas en arrière».