(Les victimes de Icc-Services, les yeux rouges réclament leurs sous au gouvernement)
Eric Tchiakpè
Après plus de 90 jours d’observance de la méthode utilisée pour régler l’affaire Icc-Services et au vu des résultats, on est tenté de confirmer la rumeur qui voulait que les autorités béninoises furent à la base de la catastrophe. En effet, aujourd’hui tout porte à croire que les autorités politico-administratives ne veulent pas d’un jugement dans l’affaire et travaillent même à ce que le droit ne soit jamais dit dans cet imbroglio. Autrement, il est difficile d’admettre qu’au regard de l’ampleur des dégâts causés par la banqueroute de Icc-Services que l’instruction mette autant de temps et que l’affaire ne semble pas être à la veille de son jugement. Ceci, malgré le fait que les éléments constitutifs de l’escroquerie, les responsables de la structure Icc-Services ainsi que de leurs complices aient été arrêtés et que la liste exhaustive des victimes soit officiellement connue. En temps normal, ce sont des éléments suffisants pour passer aux choses sérieuses. C'est-à-dire au jugement des supposés coupables d’escroqueries. Ce d’autant plus que la détresse dans laquelle l’affaire Icc-Services a plongé les victimes, fait chaque jour encore plus de sinistrés. A ce propos, il ne se passe de semaines depuis lors, sans qu’on ne compte des morts, des malades, des ruinés et des fugitifs pour causes de dettes non payées. La catastrophe, dans le cas spécifique de Icc-Services s’élargit à plus de 50 mille Béninois issus de toutes les catégories sociales. Trouver une solution rapide devrait être le but d’un régime qui a le souci de régler les problèmes des populations dont il a le souci. Or ici, plutôt que de régler lesdits problèmes, la commission s’est lancée, on imagine sur instruction politique, dans une sorte de dilatoire qui veut qu’elle planifie le mode de remboursement en commençant par les petits épargnants. Alors que dans le même temps certaines structures disent pouvoir payer tout le monde sans distinction de montant. Dans ce cas, il n’est point besoin d’un doctorat en économie pour comprendre que cette fameuse planification est pour la commission un moyen de gagner le temps, mais qui fait hélas trop de dégâts dans le rang des personnes déjà spoliées. Un épargnant s’est écrié face à la lenteur caractérisée qui règne dans le règlement de cette affaire : « voilà une solution qui fait plus de victimes que le problème lui même ! »
La vérité à l’analyse, est que le gouvernement n’envisage pas trouver de solution au problème de Icc-Services. En apparence il compte sur le temps pour faire passer la pilule. Sinon les démarches de saisine des biens des responsables en cours ne devraient être un frein à la mise en branle du jugement à proprement dit, si tant est qu’il existait une volonté d’aboutir à une décision de justice. Car d’un point de vu juridique l’attribution ou la vente des biens saisis ne peut être opéré, si aucune décision de justice n’intervient. Voilà donc que rien n’est fait à ce niveau et que tout stagne même. Ce qui en d’autres termes peut vouloir dire qu’en ajoutant consorts à l’affaire Icc-Services, le gouvernement voyait là, un solide échappatoire pour ne jamais fuir ses responsabilités. Ainsi, plutôt que de régler l’affaire Icc-Services, le gouvernement de Yayi fait du surplace sur les consorts.