(Les musulmans du Bénin parlent d’un mensonge)
Les scènes de ménage entre le chef de l’Etat et les musulmans du Bénin viennent d’atteindre l’irréparable. Le comble, plusieurs milliers de fidèles à qui Boni Yayi avait promis le pèlerinage ne pourront plus voyager sur la Mecque. La partie Koweitienne qui gratifiait le Bénin de ses bourses vient de signifier aux autorités béninoises son indisponibilité à sacrifier à cette tradition. Si officiellement aucune raison n’a été évoquée pour justifier l’absence des bourses, il se dit dans certains couloirs que les Koweitiens ont voulu simplement punir Boni Yayi et le fragiliser aux yeux de la communauté musulmane du Bénin. Il faut souligner que ces dons de pèlerinage destinés aux pays du tiers monde par les puissances du Golfe aident à faire voyager les populations démunies. Mais sous les tropiques et surtout au Bénin, ces bourses jouent de grands rôles politiques. Elles permettent en effet au pouvoir en place, en l’occurrence à son chef de montrer à ses électeurs musulmans une générosité débordante de les voir tous sacrifier à l’un des 5 piliers sacrés de l’Islam sans sortir le rond. Boni Yayi lui, plus que tous les autres chefs d’Etat africains en avait besoin pour édulcorer son penchant trop affiché vers les Evangélistes et donner une certaine laïcité à la gestion qu’il fait de la cité en tendant aussi la main aux musulmans. Mais, tout porte à croire que le Dieu des musulmans ne veut pas faciliter les choses à Boni Yayi cette année et veut le faire passer pour la énième fois aux yeux de ses compatriotes, fidèles de Allah, pour quelqu’un qui n’honore jamais ses engagements. Sinon comment comprendre que c’est en cette période de conjoncture socio économique difficile où il devrait tenir son peuple sous l’angle de la spiritualité que la partie koweitienne se déclare indisponible à lui offrir ces dizaines de milliers de bourses. C’est le pire qui puisse arriver à un chef d’Etat qui, à un an et demi de la fin de son règne et qui devra croiser le fer avec un certain Abdoulaye Bio Tchané sur un terrain qui échappe de jour en jour au Changement. A une semaine du départ des pèlerins, aucune formalité n’augure de l’éventualité d’un voyage des nôtres, ceux-là qui attendent les bourses du Changement. On se demande en quelle langue Boni Yayi dira à ces milliers de fidèles que l’histoire du voyage de cette année n’est que du pipo. On appelle cela en jargon politique un suicide pour un candidat à la présidentielle prochaine de mars 2011. Pour une fois, il semble que Dieu est décidé à punir Boni Yayi en le fragilisant sur des éléments sur lesquels se repose souvent un pouvoir.
Aboubakar TAKOU