Décidemment, Yayi n’est pas encore au bout de ses peines au sujet de la réalisation de la Liste électorale permanente informatisée (Lépi). Au regard des derniers événements, il n’y a plus l’ombre d’aucun doute, les Béninois iront aux urnes en mars 2011 sans la Lépi. Avec les nombreux recours déposés à La cour constitutionnelle, une cour taxée à tort ou raison de monocolore, la probabilité était forte que la loi abrogatoire soit jugée anticonstitutionnelle. Ce qui a été effectivement le cas. En effet, la Cour constitutionnelle vient de casser la loi qui abroge la réalisation du Rena et l’établissement de la Lépi. C’est la décision rendue hier dimanche 05 avril 2010. Cette décision qui n’est pas en tant que telle une surprise pour bon nombre de Béninois, a, après son annonce, eu des effets. Il s’agit de la démission de quatre membres de la Commission politique de supervision (Cps-Lépi). Il s’agit de : Léon Ahossi du G13, Timothée Gbèdiga du Prd, Gabriel Tchocodo du Psd et Epiphane Quenum de la Rb. Des démissions qui compliquent davantage les débats, hypothèquent encore plus l’avancée vers la réalisation de la Lépi. En effet, si avec cette décision de la Cour, c’est le casse-tête qui continue pour les populations, il est à signaler que le bras de fer n’est pas prêt de prendre fin car les deux camps, mouvance et opposition à couteaux tirés, ne baisseront pas les bras. Chaque partie va essayer d’aller jusqu’au bout ne serait-ce que pour avoir raison de son adversaire. Et c’est le lieu de s’inquiéter de ce que sera la Lépi puisque si la décision de la Cour autorise la poursuite du processus, il est à se demander si la Cps amputée de 4 de ses membres, peut poursuivre normalement ses activités. Et pour cause, les partis qui ont vu leur membres démissionnés ne vont pas accepter les remplacer parce que ne se reconnaissant plus à travers ce qui reste de la Cps. Même si du côté du G13, Léon Ahossi pourrait être remplacé, le Prd, le Psd et la Rb ne l’accepteront peut être pas. Pour eux, une Lépi consensuelle n’est pas possible pour les élections de 2011. Cependant, même si le vœu de l’opposition n’a pas été exaucé, elle a au moins une chance de se faire entendre et de voir ses recommandations contenues dans le rapport du Groupe de travail spécial prises en compte. En effet, sauf modification de dernière minute, tous les acteurs impliqués dans le processus de réalisation de la Lépi devraient se retrouver ce jour au palais de la présidence pour lecture et amendement dudit rapport. Quand on sait que c’est ce qui a milité pour la loi abrogatoire, qui est dans les recommandations, cela n’est pas gagné pour l’opposition qui se voit freiner dans ses élans pour renvoyer la Lépi sine die. De toute façon, les jours à venir vont être riches en suspense car l’opposition qui ne veut pas laisser damer le pion, n’a pas encore dire son dernier mot. Quant à Yayi, l’heure n’est pas à la jubilation ni à la satisfaction car ‘’l’œuf d’autruche’’ qu’est la Lépi, ne va pas cuire à base de coups de ruse.