Au profit de la formation de son premier gouvernement après le K.O du 14 mars 2011, le président Boni Yayi a donné la chance à certains compatriotes de servir autrement la Nation en devenant ministres de la République. C’est le cas de Me Marie-Elise Gbèdo dont la nomination au poste de ministre de la justice, garde des sceaux a été saluée par une grande partie de l’opinion publique nationale. Mais au lieu de travailler de façon à faciliter la mise en œuvre du programme d’action du chef de l’Etat, la porte-parole du gouvernement a préféré s’illustrer autrement. En effet, il y a quelques semaines, Marie-Elise Gbèdo a procédé au renouvellement de son cabinet en faisant plusieurs nominations. Seulement, ces nominations loin d’être de nature à apporter un plus pour le bon fonctionnement de ce département ministériel, est l’expression d’un coup de tête. Toute chose contre laquelle les magistrats se sont insurgés. Il a donc fallu l’intervention personnelle du chef de l’Etat pour calmer la tension née de ses nominations fantaisistes. On en était là quand le ministre Gbèdo est revenu à la charge avec les affectations qui ont eu lieu récemment dans le secteur judiciaire. A première vue, l’on peut se dire que ce sont des mutations qui promeuvent la gent féminine vue que le ministre de la justice est une partisane assermentée de l’épanouissement de la femme béninoise. Mais à bien analyser, on se rend compte que c’est plus une sanction qu’une promotion. Sinon comment comprendre que c’est en pleine année scolaire que le ministre Marie-Elise Gbèdo choisisse de procéder aux affectations alors même que ces femmes mutées sont des mères de famille et ont par conséquent des obligations vis-à-vis de leurs enfants scolarisés. Avec ces mutations on ne peut plus hasardeuses, comment les parents pourront-ils régler le problème de scolarisation de leurs enfants ? Les laisseront-ils sur place pour se rendre à leur nouveau lieu de travail ? Qui prendra soin de leurs progénitures ? Autant d’interrogations qui montrent aisément que ces affectations sont mal venues et sont de nature à créer des problèmes sociaux qui seront difficiles à gérer lus tard. C’est pourquoi pour juguler cette crise en gestation, le président doit la République de se saisir personnellement de ce dossier sensible pour réparer le tort fait à ces mères de famille. Ce ne serait que justice rendue. Après tout c’est du système judiciaire qu’il s’agit.
Jean Kpingla