Décédé le 14 octobre 2015, l’ancien président de la République, le général Mathieu Kérékou, a reçu une série d’hommages étendus sur quatre jours avant d’être conduit à sa dernière demeure, le samedi 12 décembre 2015 à Natitingou aux côtés de sa mère et de son frère ainé. Du mercredi au samedi dernier, tous les yeux étaient rivés sur cet événement, les deniers hommages à rendre à ce digne fils du pays, considéré comme le père de la démocratie béninoise et grand artisan de la paix et de l’unité nationale.
Une grande partie de la semaine écoulée aura été consacrée aux différentes initiatives visant à rendre hommages à l’ancien président de la république Mathieu Kérékou décédé le mercredi 14 octobre dernier. Commencé le mercredi 9 décembre, le processus d’inhumation de l’illustre disparu a pris fin par la messe en son honneur le samedi 12 décembre 2015 au stade municipal de Natitingou suivi de son inhumation dans l’intimité familiale. Ce samedi 1é décembre, le président Kérékou a reçu les derniers hommages dus à son rang pour tout ce qui a fait et représente non seulement pour le pays mais aussi et surtout pour les uns et les autres. Arrivé aux alentours de dix-heures à Natitingou où il a été accueilli par une foule nombreuse décidée à voir passer le corps de l’ancien président du Bénin, le corps du défunt a regagné la maison mortuaire à 18 heures 50 minutes. C’est le lendemain soit le samedi 12 décembre 2015 que les dernières cérémonies ont débutées. Après l’arrivée et l’installation des différents invités et autres personnages sur le stade municipal de Natitingou, la dépouille mortelle est arrivée sur un Command-car ; ensuite elle a été transportée par des hommes en uniforme jusqu’au lieu qui lui a été destinée sous les honneurs militaires. Un lieu aménagé et forte connotation historique avec les quatre poteaux. C’en est suivie la messe catholique d’enterrement du Général Mathieu Kérékou. Les différents rites ont exécutés vu que le livre de catholicité du disparu était en ordre selon Mgr Paul Vieyra, évêque de Djougou. Dans son homélie, ce porte-voix de l’Eglise catholique n’a pas manqué de mots à l’endroit de l’illustre disparu. Des confidences aux entretiens qu’ils ont eus ensemble en passant par ses qualités personnelles, rien n’a été occulté. C’est pourquoi il lui a demandé de veiller sur le Bénin en vue des échéances à venir. Par ailleurs, il a lancé un appel à l’endroit des présidentiables dont bon nombre ont pris part aux différentes cérémonies d’hommages depuis le mercredi jusqu’à ce jours du samedi 12 décembre, soir un jour après la célébration des 25 ans de la Constitution du 11 décembre 1990. Il a dit que s’il faut s’abstenir d’aller en tant que candidat à ces échéances pour la préservation de la paix, il faut que les gens le fassent. Après le rite de l’absoute, il a béni le corps du défunt président ainsi d’autres actes religieux à l’endroit de l’ancien président avant la suite des cérémonies d’hommages.
Le temps des allocutions succéda au culte religieux. Le vice-président de la grande chancellerie. Pour le porte-parole des anciens collaborateurs du disparu, Pierre Osho, Ancien militant PRPB et ancien ministre de MK, avant les fils de l’illustre disparu. Pour Pierre Osho, il était un grand homme qui a su par ses actes à honorer son pays afin que celui-ci ancre certaines vertus cardinales pour le Bénin. « Adieu Mathieu Kérékou, que la terre de nos aïeuls te soient légère ! » a-t-il conclu. Quant aux fils de Kérékou, Marina Soroyama et montant Kérékou, Porte-parole de la famille, ils ont évoqué le vide créé par sa disparition de leur père et les valeurs défendues par celui-ci. Pour sa part, Montant Kérékou s’est attelé à remercier tous ceux qui ont tenu à rendre un dernier hommage à leur père. Enfin, c’est le président Boni Yayi, qui a bouclé la phase des allocutions. Et comme jeudi dernier, il a évoqué les qualités et vertus défendues par le disparu. Il a promis s’atteler afin que cela se poursuive. Entre ce qu’il fait et ce qui reste à faire encore et les confidences, il a sorti quelques anecdotes qui ont réussi a arraché quelque sourire à l’ancienne première dame éplorée, Marguerite Kérékou.A travers ses actes en avril 2006, le président Kérékou lui aurait fait comprendre que la fonction de président n’était un jeu d’enfant : « Mon petit, ce n’est pas facile comme boulot ». Par la suite, les deux chefs d’Etat Boni Yayi et Faure Gnassingbé auprès de la dépouille de l’ancien président. C’étaient ainsi les derniers instants de la cérémonie ponctué par le retrait de la dépouille de l’ancien président pour son inhumation dans la stricte intimité familiale dans son mausolée aux côtés de sa mère et son frère ainé.
Un homme double homme immortalisé
Le Stade de l’Amitié de Kouhounou et le Lycée militaire des jeunes filles de Natitingou, ce sont les deux sites qu’a choisi le gouvernement pour immortalisé le défunt président Mathieu Kérekou. En effet, jeudi dernier lors des hommages nationaux au stade de l’Amitié, le président Boni Yayi a dans son allocution a annoncé que son gouvernement avait décidé de baptiser ce stade, Stade de l’Amitié Mathieu Kérékou (SAMK). Ce qui était normal pour ce que cet homme a été pour le pays pendant 27 ans de gestion du pouvoir d’Etat. On n’avait pas fini de ruminé cette nouvelle quand comme si cela ne suffisait pas, Yayi a encore annoncé une autre immortalisation de Mathieu Kérékou cette fois-ci à Natitingou. Il s’agit du Lycée militaire des jeunes filles de Natitingou qui change de dénomination pour s’appeler dorénavant Lycée Militaire des jeunes filles Mathieu Kérékou. Voilà deux immortalisation qui devraient faire honneur à la famille de l’illustre disparu puisqu’à travers ces deux sites, on se rappellera toujours du général Mathieu Kérékou.
Les messages de Moise, Marina et Montant Kérékou
Ce sont les là porte-voix, les porte-parole de la famille du disparu. Chacun à sa manière a essayé de parler de leur père et de l’ancien président du Bénin. Jeudi 10 décembre 2015, en prenant la parole, Moise s’est d’abord attelé à faire la description des derniers moments du général Mathieu Kérékou. Une description digne d’un roman des grandes plumes de ce monde, qui a permis à l’assistance de se rendre de l’enchainement des éléments naturels en ce jour du 14 octobre 2015. Par la suite, il souhaita la bienvenue aux invités avant de se lancer dans l’vocation des qualités du président disparu, son père, et leur père à tous. Il a lancé un appel à la consolidation des idéaux du Mathieu Kérékou afin que le Bénin continue de se construire dans la sauvegardes de ses acquis. Selon Moise Kérékou, « Paix au Bénin, paix dans le Monde » doit être le crédo de chaque Béninois. Seule gage pour témoigner à cet Homme de sacrifice, de vertu, et de foi, qu’on a su bien assimilé son enseignement. Les deux autres à savoir Marina et Montant n’ont pas fait mieux. Ils ont évoqué le vide créé par la disparition de leur et les bons souvenirs qu’ils ont de lui et les vertus défendues. S’ils ont souhaités que l’héritage de leur se sont pas vain, ils ont remercié par la voix de Montant Kérékou tous ceux qui n’ont ménagé aucun effort que leur défunt père bénéficie de tels hommages, à commencer par les président Boni Yayi et Faure Gnassingbé.
Le ballet des présidentiables
Vu les enjeux des échéances à venir, toutes les occasions sont bonnes voir se faire remarquer et se montrer proche des populations. Même si ce n’était pas un ballet des présidentiables, cela en avait l’air. Patrice Talon, Lionel Zinsou, Pascal Koupaki, Abdoulaye Bio Tchané, Sébastien Ajavon, Eric Houndété, Robert Gbian, Fernand Amoussou, Aké Natondé pour ne citer que ces candidats à la présidentielle du 28 février 2016 ont pris part aux cérémonies d’hommages au défunt président Mathieu Kérékou. Qui jeudi dernier au stade de l’amitié Mathieu Kérékou à Cotonou, qui samedi au stade municipal, pour rendre un dernier hommage à un illustre disparu. Même s’il ne leur était permis de se prononcer publiquement, ils ont quand même tenu à être là, aux côtés de la famille éplorée et du peuple béninois endeuillé. De leur présence à ces cérémonies d’hommage dépend l’image qu’ils comptent projeter aux électeurs en particulier et à toute la population béninoise en général. Alors que la présence des populations pourrait paraître banale, elle ne l’est pas pour les candidats à la course à la Marina de 2016. Elle fait partie des calculs politiques que tout analyste politique peut ne pas décrypter. Par ailleurs, il est à souhaiter qu’ils tirent des enseignements de la vie de cet homme considéré comme le père de la démocratie au Bénin.
Les délégations étrangères
Trois présidents à cette cérémonie d’hommage à l’ancien président Kérékou, Muhammadu Buhari du Nigeria, Mamadou Issoufou du Niger et Faure E. Gnassingbé. A ceux-ci, il faut ajouter le premier ministre de la Côte d’ivoire et le premier vice-président de la Guinée Equatoriale, le premier ministre du Gabon, le président de l’Assemblée Nationale du Mali, le ministre de l’intérieur du Ghana, l’ambassadeur de l’Algérie qui ont rehaussé de leur présence cette cérémonie d’hommages nationaux au président Mathieu Kérékou le 10 décembre 2016. Mais ils n’étaient pas les seuls à vouloir faire ce témoignage puisque le président Boni Yayi a dit avoir reçu plus de 200 coups de téléphone de par le monde d’autorités qui ont tenu à rendre hommage à Mathieu Kérékou même s’il ne leur était pas possible de venir le faire en personne. Voilà qui démontre la carrure, l’aura de l’homme que les béninois pleurent depuis le mercredi 14 octobre 2015.